Les installations récentes d’Emmanuelle Lainé ouvrent des espaces dystopiques qui traitent de l’exploitation du travail dans le système post-capitaliste et soulève la question de notre dépossession. Le capitalisme numérique, le capitalisme de surveillance, comme le nomme la philosophe Shoshana Zuboff à laquelle l’artiste fait allusion, procède à d’abondantes récoltes de nos données. Par une connaissance intime du corps social connecté, il préempte la connaissance qu’on pensait partagée. Ce tropisme économique prolifère dans un environnement inadapté, un système grippé, dont les structures héritées sont anachroniques, à commencer par les espaces de travail. Les œuvres présentées sont issues d’un travail amorcé quand l’artiste était résidente à Buropolis à Marseille, un immeuble de bureau désaffecté attribué provisoirement à des artistes et à une école d’infirmières. L’inadéquation entre une pratique et un espace de travail y résonnait comme l’écho d’un plus grand phénomène. Emmanuelle Lainé représente ce système dysfonctionnel sous la forme de leurres dans lesquels s’abîment nos rêves. Dans ses photographies et ses installations, elle télescope l’immobilier de bureau standard, les ruines de la société de consommation mondialisée, la figure des influenceur·euses et une jeunesse désabusée.
Emmanuelle Lainé [FR, 1973]
Son travail a été récemment présenté lors d’expositions personnelles à Circuit à Lausanne, Au Portique au Havre, à la Friche la Belle de Mai (Marseille), la Hayward Gallery (Londres), la Fondation Luma (Arles), à Bétonsalon et au Palais de Tokyo (Paris). Récemment, elle a été exposée lors d’expositions collectives,notamment à BNKR (Munich), la Fondation Van Gogh (Arles), Art Tower (Mito, Japon), Yo-Chang Art Museum (Taiwan), la Villa Vassilieff (Paris) et la Biennale de Lyon.
Mécènes du Sud invite
Emmanuelle Lainé
Voûtes de la Major
à 2 minutes à pied d'Urban Gallery
9 rue Mazenod
13002 Marseille
Vendredi 30 août
Preview
14 h - 18 h
Vernissage
18 h - 121 h
31 août - 01 sept
Salon
11 h - 19 h